Le bateau est parfois laissé accessible pour d’autres gestes suspendus que les miens, une clef cachée sous le paillasson marquée d’une ancre, des mots laissés en bord de table. Des présents sont ainsi échangés : nourritures, soupes ou livres, musiques de l’eau. Les mots écrits avant de partir ne savent pas toujours s’il y aura un visage pour les lire, si le refuge laissé tel quel sera utile pour je ne sais quel marin échoué. A mon dernier retour, j’ai trouvé dans la boite aux lettres une enveloppe bleue timbrée d’un phare. Qui dit que plusieurs personnes rêvant ensemble est le début d’une réalité ? Une réalité totalement insulaire en plein centre-ville.
Bourdonnement du réfrigérateur, je creuse en moi l’écoute. Mardi-jour-de-marché, oubli sur les étalages des mes clémentines d’Andalousie. Je m’en rends compte en rentrant seulement. Je ne sais pas combien d’argent j’ai perdu. Achat d’un stock de mouchoirs et de papiers toilettes comme si on partait en voyage pour très longtemps. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie d’acheter ce genre de choses » , je dis au marchand qui lui en vend tous les jours. 7 euros 4 cahiers j’arrive à négocier pour le capitaine du bateau rêveur professionnel fauché. Depuis quelques jours il a éteint le chauffage en se disant que cela fera peut-être arriver le Printemps. Ne plus aller au café, qu’est-ce que cela change ? On a envie de rentrer plus vite chez soi pour aller aux toilettes et on s’assoit sur des bancs en regardant la vue. En écrivant on boit de l’eau chaude avec un bout de gingembre infusé dedans. Ma grand-mère, elle, sait toujours exactement le prix des choses qu’elle ac...
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