Il est minuit, le temps respire. Me rendant pieds nus sur le pont-balcon, je sens le vent se lever. Dans le carré de ciel auquel j’ai accès, la forme d’un petit nuage blanc se distingue dans cette nuit loin d’être noire, dans cette nuit – loin. L’horloge sous verre est toujours sur le chiffre 8 et le bateau se souvient des arbres sur la terre et de la saison de l’automne que nous sommes en train de traverser comme une mer : il y a des pommes de pins et des feuilles mortes un peu partout.
Bourdonnement du réfrigérateur, je creuse en moi l’écoute. Mardi-jour-de-marché, oubli sur les étalages des mes clémentines d’Andalousie. Je m’en rends compte en rentrant seulement. Je ne sais pas combien d’argent j’ai perdu. Achat d’un stock de mouchoirs et de papiers toilettes comme si on partait en voyage pour très longtemps. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie d’acheter ce genre de choses » , je dis au marchand qui lui en vend tous les jours. 7 euros 4 cahiers j’arrive à négocier pour le capitaine du bateau rêveur professionnel fauché. Depuis quelques jours il a éteint le chauffage en se disant que cela fera peut-être arriver le Printemps. Ne plus aller au café, qu’est-ce que cela change ? On a envie de rentrer plus vite chez soi pour aller aux toilettes et on s’assoit sur des bancs en regardant la vue. En écrivant on boit de l’eau chaude avec un bout de gingembre infusé dedans. Ma grand-mère, elle, sait toujours exactement le prix des choses qu’elle ac...
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