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Vie silencieuse

Vol d’oiseaux sur assiette je prends – en haut le vent, en bas le lac le vent souffle sur le lac, et le lac accueille le vent. La petite fumée papillon de la bougie se dissipant – sortie du tombeau, Printemps. Tu es là, avec et dans la fleur, blanche, double. L’horloge arrête enfin le temps-espace présent, je t’écris dans l’agenda perpétuel des fleurs. Ecritures, encore écritures - traits pleins, séparés, en dedans, en dehors de nous, volants sur - assiettes, papiers, ciel 

Suis-je dépaysée ? Non, Le lac est ouverture, le vent pénétration

En compagnie des oiseaux, des roses et des papillons sur les boites d’allumettes, déjà, le soir vient comme tu viendrais en moi si-, fleur blanche et double, presque fanée – si tôt.  Je devine la musique que tu écoutes et les couleurs que tu choisis, j’entends des chants d’oiseaux sur des coups de marteaux. Des fleurs coupées dans leur verre d’eau se referment avec la nuit qui vient comme tu viendrais si –. Le noir fait peu à peu disparaître les citrons, la bougie, les fleurs orange installées quand il n’était encore que midi et que le soleil battait son plein. 

Il fait maintenant totalement toutes les couleurs absorbées. Comment à distance te bercer ?

Laisser le vent me dire où je suis dans le Livre : Au pied de la montagne entre-temps, assise dans une rosace sur un coussin vitrail de mon église. Le silence est avec vous entre toutes puisque tes tulipes pourpres et la petite culotte en argent, où l’as-tu mise en attendant ?

La rose séchée se dresse, se redresse à partir de la fleur comme un corps humain étendu, immobilisé dont la tête chercherait le ciel. La rose n’a pas abandonné tout son poids, ses feuilles sont devenues solides remparts contre le sol froid.

Je regarde de loin les paragraphes, les traits d’unions – vers toi - l’ultime sursaut suspendu. 

Il n’y a pas toutes les couleurs tu feras avec, dans les fentes des poutres tu mettras les doigts. Le bleu me manque – où est la mer ? Les pinceaux caresseront tes paupières en dansant six feuilles d’érable rouge séchées s’échappent du Livre ouvert. 
Sacha Steurer, mars 2020


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