Ce matin, il y a un peu de relief dans le ciel. Il fait doux. J’écris sur le pont. Mon cendrier marocain a rejoint mon cimetière minéral s’étant brisé dans mes mains au moment où je l’ai attrapé pour un ami pendant la nuit. Avec la lumière de la ville qui se reflétait dans le ciel blanc, c’était la nuit sans être la nuit, nous fumions. Il n’y a pas de vent pourtant le ciel change très vite, à peine le temps d’écrire relief que le relief a disparu, mot-fumée. Nous sommes la 44 ème semaine du Temps Ordinaire, c’était la nouvelle lune hier. Les oiseaux sur ma tasse de café y sont restés, volant sur place, comme moi. Cette pratique du cimetière minéral m’a été inspirée par mon ami Jean Ecochard. Je le voyais dans son jardin rassembler à un endroit précis toute la vaisselle cassée, les ossements d’animaux trouvés, et aussi les pierres. Il avait aussi un espace dédié au feu avec ce qu’il voulait brûler mais si je fais ça dans mon bateau je risque d’y rester. La place du feu se réserve ...