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Lundi 28 octobre 2019, 11heures.

Ce matin, j’aimerais ne pas tuer le poème ; il paraît que la simple idée de vouloir en écrire un serait fatale. Je vais plutôt écrire de simples notes dans mon cahier d’écriture ou bien taper à la machine. La recherche d’écriture se présente toujours à moi comme une recherche d’espace et je n’ai pas trouvé dans mon secrétaire le format idéal de cahier pour cette nouvelle idée d’écriture quotidienne qui serait les « Notes d’un bateau sous les toits ». Je préfère encore imaginer être lue et presque instantanément ou avec quelques jours de différence comme avec les lettres plutôt que de mûrir quelque chose très seule dans mon coin et pendant très longtemps. 
Sur ma tasse de café il y a des oiseaux qui s’envolent. Les oiseaux y sont noirs et le ciel y est blanc. Une pluie fine tombait sur le toit à mon réveil et aucun souvenir de rêve ne flottait à l’ouverture des yeux. J’ai récité à haute voix une « prière pour voir » à Notre Dame de la Vierge noire. J’aime les noms métaphoriques donnés à Marie : Miroir du ciel, Etoile du matin… 
Ce matin, je respire mon ombre. Le ciel est tout à fait blanc gris, la lumière pour écrire dans la cuisine du bateau doit être allumée. J’aimerais ne pas tuer le poème ; que les oiseaux dessinés sur ma tasse de café s’envolent. 


Sacha S.






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