Au bateau, je reçois des messages venant des villes. « Le temps passe vite » est une phrase qui revient souvent dans ceux-ci, « Le temps file ». Ici, le jour et la nuit, et les saisons se succèdent d’une façon naturelle ; pas très pressée, pas très lente non plus. Avant-hier, j’écrivais, c’était le matin à l’heure du café. Aujourd’hui j’écris dans mon lit, avant de fermer les yeux. L’ordinaire. L’ordinaire commence comme l’ordre. Ici, les bougies sont allumées le jour comme la nuit, je cherche la lumière le jour comme la nuit mais je ne cherche pas du temps ; le temps est là, d’une façon naturelle ; pas très pressée, pas très lente non plus. Il y a une semaine, j’ai ramené d’une île lointaine, une horloge. J’ai décidé de mettre l’heure sur le chiffre 8.
Bourdonnement du réfrigérateur, je creuse en moi l’écoute. Mardi-jour-de-marché, oubli sur les étalages des mes clémentines d’Andalousie. Je m’en rends compte en rentrant seulement. Je ne sais pas combien d’argent j’ai perdu. Achat d’un stock de mouchoirs et de papiers toilettes comme si on partait en voyage pour très longtemps. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie d’acheter ce genre de choses » , je dis au marchand qui lui en vend tous les jours. 7 euros 4 cahiers j’arrive à négocier pour le capitaine du bateau rêveur professionnel fauché. Depuis quelques jours il a éteint le chauffage en se disant que cela fera peut-être arriver le Printemps. Ne plus aller au café, qu’est-ce que cela change ? On a envie de rentrer plus vite chez soi pour aller aux toilettes et on s’assoit sur des bancs en regardant la vue. En écrivant on boit de l’eau chaude avec un bout de gingembre infusé dedans. Ma grand-mère, elle, sait toujours exactement le prix des choses qu’elle ac...
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