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Jeudi 30 janvier 2020, nuit

« Habiter un lieu est-ce se l’approprier ? Qu’est-ce que s’approprier un lieu ? A partir de quand un lieu devient-il vraiment le vôtre ? » 
Georges Perec, Espèces d’Espaces

J’ai décidé que je cesserai bientôt cette écriture, peut-être encore tirer ces Notes jusqu’au bout de l’hiver et les abandonner aux beaux jours quand je laisserai le bateau à quai et que je partirai à pieds, lassée de ma solitude avec l’eau du ciel. Cette nuit les bruits sont inquiétants : les cris d’un homme (peut-être dans l’escalier aux végétations sauvages en face), les basses répétitives d’un son techno (peut-être chez mon voisin du dessous chez qui je fais tomber de la poussière en marchant). A partir de maintenant où je vois la fin, je ne peux plus écrire de la même manière comme si je vivais ici pour toujours. Quelque chose à l’intérieur de moi se scinde, 

Je me suis habituée à cette fenêtre 
à ce que les oiseaux traversent
le ciel sur un visage 
à accepter le tissage des araignées 
dans une poitrine 
et la présence d’une souris venue un jour dans une cuisine
puis à jamais disparue à l’intérieur des murs 
vont disparaître aussi ces notes. 




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