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Lundi 27 janvier 2020, matin

Quelques étages plus bas, il y a un mouvement : Un départ. Hier, je constatais dans le local à poubelles beaucoup de déchets provenant de cet homme qui s’en allait, des enveloppes avec son nom ne trompaient pas. Au moment où je rentre de ma marche ce matin, il est là, dans le hall, venu pour chercher son courrier, je lui fais remarquer le désordre laissé. « Nous nous sommes séparés, je ne voulais pas rester là seul », me confie-t-il. Arriver, partir pour des débuts et des fins d’histoires d’amour, beaucoup était dit dans l’énonciation de cette simple phrase lancée entre nous qui ne nous connaissions pas dans ce hall d’immeuble froid. Quand je suis là-haut, je ne sens pas qu’un couple s’est déchiré au-dessous de moi, qu’un homme et une femme sont partis, je n’ai rien vu, rien entendu, je l’ai su, et c’est déjà terminé. Mon voisin du dessous est venu la semaine dernière sonner chez moi à 21 heures. La cigarette au bec, gêné, il est venu me dire qu’avec mon enfant quand nous marchons de la poussière lui tombe dessus… C’était l’occasion de découvrir quelqu’un dont je ne soupçonnais ni la voix ni l’apparence depuis 6 mois que je vis ici mais cette poussière qui tombe quand nous marchons que faire ?  En ce qui concerne ma voisine de palier, elle se dérobe à mes yeux la plupart du temps, autour de moi il n’y a ici que le ciel qui montre son visage sans rien cacher de ses humeurs. Sur la table de la cuisine où j’écris, il y a un bouquet de lierres, de jasmin, de lavande séchée, de fleurs jaunes qui fleurissent en hiver mais dont je ne connais pas le nom, cueillies un peu plus haut dans notre rue. Faire un bouquet ici, en ville, c’est comme être dans un bateau sous les toits, donner de la force aux mots, aux quelques fleurs qui sont là. 



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