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Jeudi 6 février 2020, matin

"Puis la maison se referme sur elle comme une huitre sur sa perle. Elle ne lui échappera plus. "La Maison est ma définition de Dieu" - et Dieu ne souffre aucune absence". 
Christian Bobin, La dame blanche 

6ème semaine du Temps Ordinaire, Pleine Lune dans trois jours. Perception de chaque son comme des bulles dans de l’eau - respirations : sirène au loin, croassement du corbeau, ouverture d’une porte – claquement. A travers le hublot au réveil, teintes de rose dans le ciel, passage de quelques oiseaux. Un rayon de soleil traversait la cuisine en éclairant le bouquet des villes en phase d’asséchement dans son eau devenant trouble. Hier soir, noté : « Soyez des passants », Evangile de Thomas. Rien est porté aux lèvres, voir ce qui est là, sentir la plénitude d’un corps lourd débarassé. Ce matin, j’ai mangé un œuf à la coque avec du sel et du pain, trois tranches de pommes, une tartine de sésame noir et une de miel – bu la moitié d’une tasse de citron chaud puis une théière de thé noir avec du gingembre. Ma grand-mère est à l’hôpital, son ventre se remplit d’eau. Mes cahiers à moi ne seront pas brûlés. Il est l’heure de rompre avec le silence aimé, allumer le téléphone, redevenir quelqu’un, dire « à plus tard » à Personne. 

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Mardi 11 février 2020, matin

Bourdonnement du réfrigérateur, je creuse en moi l’écoute. Mardi-jour-de-marché, oubli sur les étalages des mes clémentines d’Andalousie. Je m’en rends compte en rentrant seulement. Je ne sais pas combien d’argent j’ai perdu. Achat d’un stock de mouchoirs et de papiers toilettes comme si on partait en voyage pour très longtemps.  « Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie d’acheter ce genre de choses » , je dis au marchand qui lui en vend tous les jours. 7 euros 4 cahiers j’arrive à négocier pour le capitaine du bateau rêveur professionnel fauché. Depuis quelques jours il a éteint le chauffage en se disant que cela fera peut-être arriver le Printemps. Ne plus aller au café, qu’est-ce que cela change ? On a envie de rentrer plus vite chez soi pour aller aux toilettes et on s’assoit sur des bancs en regardant la vue. En écrivant on boit de l’eau chaude avec un bout de gingembre infusé dedans. Ma grand-mère, elle, sait toujours exactement le prix des choses qu’elle ac...

A ma fenêtre, 18 mars 2021

À ma fenêtre, le ciel, sans le reste. Écume d’écriture au réveil, sans le reste du jour. Première heure : Ciel. À chaque fois que je reprends mon souffle, les couleurs ont changées. J’entre dans le jour calmement avec le rapide changement de la lumière. Le soleil perce. À ma fenêtre, la percée. Toute seule, toute pure, sans le reste. La percée nue comme moi-même dans mon rêve chez le libraire : Je cherchais un livre et je trouvais « Fenêtres ». C’est mon livre-mon ciel pour moi toute seule et pour vous tout seul qui lisez. suite sur Instagram #sachasteurer

Vie silencieuse

Vol d’oiseaux sur assiette je prends – en haut le vent, en bas le lac  le vent souffle sur le lac, et le lac accueille le vent . La petite fumée papillon de la bougie se dissipant – sortie du tombeau, Printemps.  Tu es là, avec et dans la fleur, blanche, double. L’horloge arrête enfin le  temps-espace  présent, je t’écris dans l’agenda perpétuel des fleurs. Ecritures, encore écritures - traits pleins, séparés, en dedans, en dehors de nous, volants sur - assiettes, papiers, ciel  Suis-je dépaysée ? Non,  Le lac est ouverture, le vent pénétration .  En compagnie des oiseaux, des roses et des papillons sur les boites d’allumettes, déjà, le soir vient comme tu viendrais en moi si-, fleur blanche et double, presque fanée – si tôt.  Je devine la musique que tu écoutes et les couleurs que tu choisis, j’entends des chants d’oiseaux sur des coups de marteaux. Des fleurs coupées dans leur verre d’eau se referment avec la nuit qui vient c...