Reprendre ces notes comme revenir chez soi, espérer encore que les oiseaux sur ma tasse de café s’envolent. Reprendre ces notes comme accepter le voyage immobile d’être ici. Aujourd’hui, je suis là. Aujourd’hui, le ciel est bas, je me place sous la plus grande lucarne du bateau pour avoir le plus de lumière possible. Je me place dans le vide de l’écriture où la mer est vaste, où les tempêtes se défient avec des mots, avec des phrases – des constructions de phrases, des métaphores pour des métamorphoses. Que je suis-je capable d’autre que de consigner le présent et le temps qu’il fait ? D’être nue face aux éléments ? De lire inlassablement comme on lit pour occuper son voyage en jetant des regards vers l’horizon puis en replongeant en soi-même et dans l’imagination ?
Bourdonnement du réfrigérateur, je creuse en moi l’écoute. Mardi-jour-de-marché, oubli sur les étalages des mes clémentines d’Andalousie. Je m’en rends compte en rentrant seulement. Je ne sais pas combien d’argent j’ai perdu. Achat d’un stock de mouchoirs et de papiers toilettes comme si on partait en voyage pour très longtemps. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie d’acheter ce genre de choses » , je dis au marchand qui lui en vend tous les jours. 7 euros 4 cahiers j’arrive à négocier pour le capitaine du bateau rêveur professionnel fauché. Depuis quelques jours il a éteint le chauffage en se disant que cela fera peut-être arriver le Printemps. Ne plus aller au café, qu’est-ce que cela change ? On a envie de rentrer plus vite chez soi pour aller aux toilettes et on s’assoit sur des bancs en regardant la vue. En écrivant on boit de l’eau chaude avec un bout de gingembre infusé dedans. Ma grand-mère, elle, sait toujours exactement le prix des choses qu’elle ac...
Des métaphores pour des métamorphoses !
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